En tant que routier (depuis 20 ans) et directeur d'un centre de formation OACP, je ne peux pas cautionner l'initiative lancée ce jour par les routiers Suisse.
En effet, le texte déposé auprès de la chancellerie fédérale est une illusion, irréaliste et il ne changera de loin pas la condition des chauffeurs actuels!
Il faut regarder plusieurs éléments; le premier est le salaire des chauffeurs qui, soit dit en passant, est régulé par les entreprises de transport elles même. L'intervention de l'état dans le processus d'engagement , salariale et de la formation est un non sens. Les employeurs ne soutiennent pas cette initiative, tout comme l'ASTAG.
Sur le plan de la formation des chauffeurs, il y a bien des choses à améliorer en effet. Mais la confédération, par le mandat de l'asa, confère à l'ASTAG d'organiser les examen OACP. Il n'en tiens qu'à eux d'améliorer cette formation!
Concernant la formation continue, certains centres de formations font des efforts considérables pour proposer des cours de qualité avec des formateurs qui savent de quoi ils parlent! L'initiative ne propose rien de plus que ce qui est déjà.
Voici le texte dans l'intégralité avec les commentaires d'inside-formations.
Bonne lecture!
Initiative populaire fédérale 'Conditions de travail équitables pour les chauffeurs (initiative sur les chauffeurs)'
La Constitution1 est modifiée comme suit : Art. 102a Chauffeurs et logistique 1 Pour garantir l’approvisionnement de la population et de l’économie en services logistiques, la Confédération veille à ce qu’il y ait un nombre suffisant de chauffeurs formés de manière adéquate. (ça veut dire quoi ???) 2 Les chauffeurs qui effectuent des transports au sein de la Suisse doivent vivre et habiter en Suisse, ou éventuellement dans les régions étrangères limitrophes, afin de garantir qu’ils puissent se rendre au travail en moins d’une heure. (il y a des chauffeurs qui habites le Valais et qui vont travailler à Genève, comment vont-ils faire ?) 3 Les conditions de travail et la rémunération des chauffeurs doivent être comparables à celles d’autres professions artisanales. Le Conseil fédéral fixe par voie d’ordonnance un salaire minimum obligatoire. (La branche marchandise, par ces grands groupes, régule d’elle-même les conditions salariales. Il en va de même dans les entreprises de transport de personne. Un salaire minimale unique pour toute la Suisse n’est pas réaliste) 4 Les transports au sein de la Suisse avec des véhicules immatriculés à l’étranger (cabotage) sont interdits. Les infractions à l’interdiction de cabotage sont poursuivies par les autorités fédérales. La Confédération a le droit de consulter les documents d’exploitation, les documents de transport et les décomptes, de procéder à des contrôles sur place auprès des expéditeurs, des transporteurs et des destinataires et de contrôler les véhicules sur la route. 5 La formation et la formation continue sont adaptées aux besoins de l’économie, de la population et des chauffeurs eux-mêmes. Elles mettent l’accent sur l’efficacité des méthodes de travail, sur la sécurité routière, sur la protection de l’environnement, sur l’utilisation économe des ressources et sur le sens des responsabilités. Elles ont lieu en Suisse. Elles sont financées par les recettes de la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations. (vous pensez vraiment que les patrons vont être d’accord de payer la formation via la redevance ? ça c’est uniquement pour remplir les cours des routiers, qui sont à la traine actuellement…) 6 La Confédération collecte des données statistiques pour vérifier la mise en œuvre de ces prescriptions. 7 Elle édicte des lois et des ordonnances pour régler l’embauche, les conditions de travail, la formation et la formation continue des chauffeurs et pour mettre en œuvre l’interdiction de cabotage. (l’OACP est déjà en vigueur et pour le cabotage le texte n’apporte rien de neuf au texte actuel)
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